Parisina d'Este. Gaetano Donizetti.

Oper.

Baldo Podic. Theater Basel.

Radio Suisse Romande, Espace 2, Musimag, 8 novembre 1988.

 

 

C'était, paraît-il, une première création suisse, mais l'opéra n'a rien apporté de neuf. Donizetti reprend toujours un peu le même langage musical dans chacun de ses opéras. L'accompagnement est simple est mécanique, les mélodies ne se rattachent pas à la situation et ne sont que prétexte pour faire briller le belcanto. Donc, dans "Parisina d'Este", vous retrouvez votre Donizetti, un Donizetti qui fait bâiller ou qui ravit, selon les goûts.

 

L'action nous montre une fois de plus des émotions atroces et des sentiments qui se promènent au bord de la folie. Le livret qui se base sur un récit de Lord Byron nous parle de jalousie et d'inceste. Voilà le conflit: Papa épouse la fiancée du fils. Et puisque le fils ne renonce pas à sa fiancée, qui est devenue sa maman, ce fils est tué par le père jaloux, et face à cette mort atroce, la maman, l'ex-fiancée, la femme tout court, meurt de cœur brisé.

 

Si ce n'est ni la musique ni le livret qui nous racontent du neuf, ce qui est remarquable dans cette production du théâtre de Bâle, c'est la solution de sortir l'orchestre de sa fosse et de le placer au niveau des spectateurs. Avec la possibilité d'approcher les chanteurs jusqu'aux nez des premières rangées, cette disposition scénique vous donne un résultat acoustique tout à fait surprenant et unique. Jamais en Suisse a-t-on pu entendre une représentation d'opéra aussi transparente, aussi belle et aussi nuancée que cette "Parisina d'Este" à Bâle, et cela grâce à la possibilité de pouvoir placer l'orchestre d'une manière tout à fait inhabituelle et novatrice, un placement que malheureusement aucun théâtre à l'italienne ne peut imiter.

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